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autorité qui s’attache à tout ce que pense et écrit un musicien de la valeur de M. Camille Saint-Saëns, je doute que les musiques exotiques, qu’elles nous viennent de l’Orient ou de l’Occident, du Septentrion ou des terres australes, puissent jamais transformer ou renouveler notre art musical européen. Nos artistes y pourront puiser, peut-être, des effets nouveaux ou piquants, mais non s’en assimiler les éléments essentiels ; ceux-ci correspondent à une autre sensibilité, à une autre culture. Tout ce qui, jusqu’à présent, a été introduit dans notre musique des modes et des rythmes orientaux n’y a apporté, en somme, aucun enrichissement réel et durable. Malgré tout, nous ne ferons jamais que de l’orientalisme de convention, de l’adaptation plus ou moins ingénieuse, rien de plus. Des musiques soi-disant turques de Mozart et de Beethoven au Désert de Félicien David, et de celui-ci au Concerto égyptien de M. Camille Saint-Saën, à la Symphonie américaine de Dvorack, aux rapsodies plus ou moins cambodgiennes récemment entendues, je ne