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remarqué de la Nouvelle Revue, il a appelé l’attention des musiciens sur l’Orient et l’Antiquité. « La musique, disait-il, arrive seulement au terme d’une évolution. La tonalité moderne qui a fondé l’harmonie agonise ; c’en est fait de l’exclusivisme des deux modes majeur et mineur. Les modes antiques rentrent en scène, et, à leur suite, feront irruption dans l’art les modes de l’Orient dont la variété est immense. Tout cela fournira de nouveaux éléments à la mélodie épuisée qui recommencera une ère nouvelle bien autrement féconde ; l’harmonie aussi se modifiera, et le rythme à peine exploité se développera. » M. Saint-Saëns est revenu sur cette thèse à différentes reprises, notamment dans une lecture faite à l’Institut de France[1].

Certes, c’est là une vue intéressante, et elle ne saurait nous laisser indifférents comme indication des tendances d’un des maîtres les plus éminents de l’école contemporaine. Mais, en dépit de la haute

  1. Nouvelle Revue, novembre 1879. – Le Passé, le Présent et l’Avenir de la musique, lecture faite à l’Institut le 25 octobre 1884.