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cessions harmoniques qu’elle ne supporterait plus aujourd’hui, telles les quintes et les quartes du méchant, qui, du xe au xiiie siècle, firent les délices des moines musiciens.

Mieux encore : nous voyons certains peuples se passer complètement de l’harmonie ; les anciens Grecs, s’ils ne l’ignoraient pas absolument, ne la pratiquaient guère et se contentaient de la monodie ou de l’homophonie (redoublement à l’octave) dans leur musique tant vocale qu’instrumentale.

Les Orientaux, au contraire, ont dû pratiquer très tôt l’harmonie, à en juger par le nombre, l’importance et la complication des instruments dont, de temps immémorial, ils se servent pour accompagner leurs chants. Les Arabes ont un système d’harmonie complet ; même les barbares de l’Afrique centrale ont certainement des notions d’harmonie, puisqu’ils emploient des instruments à plusieurs cordes pour accompagner leurs chants et leurs danses.

Faut-il rappeler enfin les surprenantes