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que des instruments spéciaux nous révèlent quand ils ne sont pas perceptibles à l’audition normale. Helmholtz a fixé définitivement ce point.

Toute mélodie est donc, dans la nature, une suite d’harmonies, puisque chacun des sons qui la composent fait résonner, – que nous les entendions ou non, – la série de sons accessoires, ou harmoniques, dont il est le centre attractif.

Ce phénomène est la base et la source de l’harmonie, mais il n’est pas encore ce que nous entendons par l’Harmonie.

Les accords dont nous accompagnons nos mélodies ne comprennent pas nécessairement toutes les harmoniques de chaque son ; il en est, de ces harmoniques, que nous adoptons, que nous dégageons en les réalisant, en les rendant sensibles ; il en est d’autres que nous rejetons, que nous passons sous silence.

L’harmonie est donc, elle aussi, une combinaison factice d’éléments naturels ; elle est plus même, elle est si conventionnelle qu’elle change d’un siècle à l’autre. Notre oreille admettait autrefois des suc-