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de modification. Les mesures complexes qu’emploi souvent Bach, ls 9/8, les 12/8, les 12/16, ou encore celles en valeur doubles, les 2/2, les 3/2, les 6/2, n’ont aucune ambiguïté quand on se reporte, – ce qui est extrêmement simple, – au mouvement normal des battements du pouls pris comme point de départ, comme principe fixe de tout mouvement. Ces chiffres suffisent pour nous révéler et l’allure et le caractère du morceau.

Nous avons changé toute cela ; nous avons eu tort, car en abandonnant comme point de comparaison et comme unité de mouvement le battement normal du pouls, nous avons abandonné un principe absolument clair, précis et universel, que le métronome n’a qu’imparfaitement remplacé. Aussi nos compositeurs modernes, et même plusieurs de nos grands maîtres, Chopin par exemple et Schumann, – je ne veux citer que des morts, – sont-ils souvent incorrects dans leur écriture rythmique. On met aujourd’hui en 6/8 des rythmes qui devraient se noter en 3/4 ou en 3/8 ; nous employons le 12/8 au lieu du 6/4 pour