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formule correctement. Toutes ces méthodes s’arrêtent à des extériorisés. Elles expliquent le rythme par la division de la mesure en deux ou trois temps et en leurs multiples. Pas une ne fait observer que la mesure n’est pas une réalité musicale ; qu’elle est simplement un moyen pratique ou graphique de subdiviser ou d’analyser un rythme, le rythme ; que la mesure n’est qu’un fragment, une parcelle, un atome, exactement ce qu’un mélisme, un motif ou dessin thématique, est par rapport à une phrase mélodique, à une mélodie[1].

  1. J’en excepte l’intéressant ouvrage sur l’Expression musicale de M. Mathis-Lussy, qui, le premier en France, a tenté, quoique incomplètement, de mettre quelque clarté dans cette matière. En Allemagne, il faut signaler les remarquables travaux de Hugo Riemann qui ont dégagé les vrais principes de cette partie capitale de la théorie et de la pratique musicales (Musikalische Dynamik und Agogik). Il est le premier qui ait montré clairement la nature du rythme. Ces travaux, malheureusement sont encore loin d’être devenus classiques. On les repousse plutôt dans les établissements d’instruction musicale, parce qu’ils paraissent aux fidèles servants de la sainte routine compliquer la question ; mais la véritable raison, c’est que les trois quarts des professeurs sont parfaitement incapables de comprendre ce qu’est, en réalité, le rythme et d’en faire saisir les principes à leurs élèves.