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dons ni n’en comprenons le sens, parce que nous ignorons la signification conventionnelle et traditionnelle de leurs symboles.

Nous pouvons nous y habituer, c’est-à-dire apprendre à en apprécier le charme, par l’usage, par un apprentissage analogue à l’étude d’une langue étrangère, en comparant nos vocables avec ceux de l’autre langue et en en fixant le sens dans notre mémoire. Nous ne pouvons saisir ces musiques par intuition.

Il n’y a qu’un élément dans la musique qui semble véritablement posséder un sens universel : le rythme. Une mélodie pourra affecter très diversément des hommes de race et de culture différentes, un même rythme jamais. Le rythme est l’absolu de la musique ; il en est la loi mathématique ; il est, véritablement, la manifestation spontanée des vibrations de l’âme ; c’est lui, – non la mélodie, – qui exprime cette « essence du monde » dont nous parle le philosophe de Francfort. Aussi le rythme est-il la force élémentaire de la musique.

On a établi, je ne l’ignore point, un autre classement. Beaucoup d’esthéticiens consi-