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dant à une série de principes certains et désormais intangibles, et que, parallèlement, tout l’admirable ensemble des engins sonores, appelés à concourir avec la voix humaine, se trouve achevé et porté à un degré de perfection auquel on n’a guère ajouté.

Mais si l’on fait abstraction de cette question de procédés, si l’on s’en tient aux conditions intrinsèques, on se convaincra aisément que la musique n’est pas l’éternelle suivante qu’en veut faire Nietzsche. Le moyen âge a connu un art musical profondément expressif, de tout point adéquat par son caractère tantôt sombre, tantôt étrangement émouvant, au mysticisme tour à tour exalté et attendri des âges médiévaux ; cette musique, c’est le plain-chant et toute l’hymnodie de l’Église catholique. La polyphonie qui se développe au xive siècle et qui poursuit son évolution jusqu’à la fin du xvie, correspond au contraire très exactement aux transformations successives des mœurs et des tendances spirituelles pendant la Renaissance. La monodie italienne et les tendances nou-