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tive des uns et des autres, trouverait-on une analogie dans l’homme élevé en une société hautement cultivée qui passerait brusquement en un milieu encore semi-barbare ; il éprouverait certainement plus de difficulté à s’y acclimater que le semi-barbare transplanté brusquement dans un milieu de culture avancée à se faire à ce milieu plus raffiné. Il semble que le mouvement régressif soit moins aisé à accomplir que le mouvement progressif.

C’est de quoi Nietzsche ne tient aucun compte, d’où il résulte que la thèse qu’il esquisse est totalement erronée. Il n’est même pas exact de dire, comme il le prétend, que la musique des maîtres néerlandais est la sœur posthume du gothique, que le moyen âge chrétien n’a trouvé qu’en lui et tardivement sa complète expression musicale. Il est moins juste encore d’affirmer que l’époque de Louis xiv trouve la sienne seulement dans Mozart, le xviiie siècle dans Beethoven et Rossini.

Ici Nietzsche se fourvoie lamentablement. Il accepte, les yeux fermés, des classifications et des localisations longtemps