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Que dirait Eschyle, que dirait Sophocle d’un drame de Shakespeare ? Que penseraient Phidias ou Appelle d’une fresque de Botticelli ou de Michel-Ange, voire d’un Rubens ou d’un Rembrandt ? Bien mieux, – rapprochons les distances, – Raphaël eût-il compris Rembrandt, eût-il compris un tableau de nos maîtres modernes ? Et qui, d’autre part, nous dit qu’un Terpandre, un Aristoxène n’eussent pas été éblouis de l’art de Beethoven, que Palestrina ne se retrouverait pas dans Wagner ?

Pure billevesées que tout cela !

Notre philosophe s’engage ici dans les hypothèses sans limite, sans précision, qui ne se fondent sur aucune réalité. À quoi riment ces interrogations ? Que prouverait, – en admettant qu’on pût le connaître ! – le sentiment d’une génération disparue à l’égard de notre art actuel ? Que prouve le nôtre à l’égard de l’art du passé ?

Passe encore pour les arts arrivés très tôt au complet développement de leurs moyens techniques : tels l’architecture, la sculpture, la comédie, la tragédie, le poème lyrique ou satirique ; là, un parallé-