Page:Kufferath - Musiciens et philosophes, Tolstoï - Schopenhauer - Nietzsche - Wagner.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 313 –

Il pensait, par exemple, que la tendance la plus décidée de ce siècle, tendance exprimée par tous les hommes de grande envergure, c’est que l’Europe veut s’unir. Napoléon, Gœthe, Beethoven, Stendahl, Henri Heine, Schopenhauer et aussi Wagner, il les rangeait dans cette catégorie d’esprits chercheurs de la « synthèse nouvelle » qui sera « l’Européen de l’avenir ». À ce point de vue, il estimait que Wagner était étroitement lié à l’arrière-romantisme français des années quarante. « Ils sont parents, dit-il, intimement parents : c’est l’Europe une dont l’âme se presse dans leur art multiple et impérieux, aspirant à s’extérioriser vers en haut, – où cela ? vers une lumière nouvelle que, malheureusement, ces maîtres des nouveaux modes d’expression ne surent pas exprimer clairement. » Mais, ajoute-t-il, « il est certain qu’ils étaient tourmentés par la même impétuosité, qu’ils cherchaient de la même façon, que tous ils étaient dominés par la littérature, ayant été pour la plupart écrivains, poètes, rapprochant les arts et les sens, – en cela les premiers artistes d’une culture