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naire, erra d’un objet à l’autre, sans parvenir à se fixer et à coordonner ce qu’elle créait.

En esthétique, surtout, il n’a pas eu d’idées à lui ; il a été plutôt un disciple doué de rares facultés d’assimilation et de pénétration, mais incapable d’échafauder un système, de concevoir une théorie homogène et logique.

Deux ans après avoir écrit les belles pages où il montre d’une façon si persuasive l’étroite union de la musique et du drame, il déclare que pour celui qui ne voit pas ce qui se passe sur la scène, la musique dramatique est « une monstruosité » ; il la compare au commentaire perpétuel d’un texte qui aurait été perdu. « La musique dramatique demande en réalité que l’on ait les oreilles là où l’on a les yeux ; mais c’est faire violence à Euterpe ; cette pauvre muse demande qu’on lui laisse aussi les yeux et les oreilles à la place où les ont toutes les autres muses. »

Le mot est simplement drôle. C’est peut-être pour avoir perdu trop tôt le contact de la scène après avoir été pénétré trop