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l’architecte fut sans cesse sous la suggestion de la puissance. L’architecture est une sorte d’éloquence du pouvoir par les formes, tantôt convaincante et même caressante, tantôt donnant seulement des ordres. »

Cette analyse du phénomène artistique est assurément nouvelle et intéressante (elle n’est pas d’ailleurs sans quelque analogie avec la méthode naturiste de Herder) ; mais Nietzsche ne la poursuit pas à fond ; son esprit chagrin l’arrête à la surface des problèmes.

« Rien n’est beau, conclut-il, il n’y a que l’homme qui soit beau : sur cette naïveté repose toute esthétique, c’est sa première vérité. La deuxième, c’est que rien n’est laid que l’homme qui dégénère ; – avec cela l’empire des jugements esthétiques est circonscrit. » Et il explique que l’horreur du laid résulte d’instinct de la crainte de la dégénérescence, de la décomposition. « Ici une haine jaillit ; qui l’homme hait-il ? l’abaissement de son propre type. » Cela est saisissant de vérité.

Malheureusement, Nietzsche détruit lui--