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l’œil la faculté de vision ; le peintre, le sculpteur, le poète épique sont des visionnaires par excellence. L’ivresse dyonisienne, au contraire, correspond à l’irritabilité du système nerveux, elle excite et amplifie tout le système émotif.

« L’homme dyonisien, dit-il, est incapable de ne point comprendre une suggestion quelconque, il ne laisse échapper aucune manifestation émotive, il a au plus haut point l’instinct compréhensif et divinatoire, comme il possède au plus haut degré l’art de communiquer aux autres. » Et il range dans la catégorie des dyonisiens, les lyriques, les artistes dramatiques, le mime, le danseur et le musicien. La musique lui paraît être tout particulièrement la spécification de l’état dyonisien.

De ces deux catégories d’ivresses, il sépare nettement l’état particulier de l’architecte : « Il n’est, dit-il, ni apollinien, ni dyonisien ; chez lui, c’est le grand acte de volonté, la volonté qui déplace les montagnes, l’ivresse de la grande volonté qui a le désir de l’art. Les hommes les plus puissants ont toujours inspiré les architectes :