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grossières, peuvent en outre nous rappeler ce qui nous a été agréable et nous éprouvons un agrément analogue, par exemple, quand l’artiste fait allusion à la chasse, à la victoire, au mariage. Ou bien encore on peut se sentir surexcité, touché, enflammé par ce qui est représenté dans l’œuvre d’art, par exemple par la glorification de la vengeance ou du danger. Ici la jouissance se trouve dans la surexcitation même, dans la victoire sur l’ennui. Même le souvenir de ce qui nous a été désagréable, si toutefois le désagrément a été surmonté, ou s’il nous est présenté comme l’objet même de l’œuvre d’art en tant que représentation aux yeux de l’auditeur (par exemple, lorsqu’un chanteur décrit les malheurs d’un navigateur audacieux), tout cela peut nous faire grand plaisir, un plaisir qu’on peut inscrire à l’actif de l’art. D’une espèce déjà plus élevée est le plaisir qui résulte du spectacle de ce qui est régulier et symétrique dans les lignes, les points, les rythmes ; car par une certaine analogie ce plaisir éveille le sentiment de tout ce qui est