Page:Kufferath - Musiciens et philosophes, Tolstoï - Schopenhauer - Nietzsche - Wagner.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 302 –

mons forts – nerfs faibles ; il n’y a que cette opposition dans l’aphorisme qu’il écrit gravement. Passons !

Ailleurs, Nietzsche est plus sérieux : par exemple, lorsqu’il cherche à analyser ce qu’on appelle le plaisir esthétique. On a vu plus haut la part qu’il y accorde à la sentimentalité, au souvenir d’impressions antérieures ravivées par l’audition musicale. Il ne croit pas, cependant, que la sentimentalité soit la seule source du plaisir esthétique. Il y a sur ce sujet, dans Choses humaines, quelques lignes fort intéressantes, à placer à côté des pages que Tolstoï consacre au même problème.

« Si l’on songe aux premiers indices du sens artistique et qu’on se demande quelles espèces différentes de satisfactions sont éveillées par les manifestations de l’art, par exemple chez les peuples sauvages, on rencontre d’abord la joie de comprendre ce qu’un autre pense ; l’art est ici une sorte de jeu de devinettes qui procure à celui qui devine, la satisfaction d’avoir fait preuve d’intelligence et d’avoir compris vite. Les œuvres artistiques, même les plus