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dépérissement, la décadence du rythme. Ce danger sera d’autant plus grand qu’une pareille musique s’appuiera plus étroitement à un art du comédien, à un langage du geste plus naturaliste, qui n’auront pas été éduqués et dominés par une plastique supérieure, qui n’ont plus de mesure et qui par conséquent ne peuvent imprimer aucune mesure à l’élément qui se joint à eux, à l’essence par trop féminine de la musique. »

Encore une fois, dans ces curieuses observations il y a beaucoup de vrai. Il est parfaitement exact, par exemple, que Wagner a brisé les moules de la musique ancienne, qu’il l’a fait sortir des lois un peu étroites de l’architectonique, qu’il chercha à donner plus de liberté au rythme ; mais c’est une erreur de croire que ce soit là une tendance particulière au maître de Bayreuth et isolée.

Reportez-vous aux écrits de Schumann, aux confidences de Beethoven et surtout à ses dernières œuvres : vous trouverez, sur ce sujet, l’expression de tendances aussi avancées, sinon plus hardies que dans les