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de Beethoven qu’il est l’auditeur idéal des ménétriers, Schubert serait lui-même le ménétrier idéal. »

« Félix Mendelssohn. – La musique de Félix Mendelssohn est la musique du bon goût pour tout ce qu’il y a eu de bon : elle montre toujours derrière soi. Comment pourrait-elle avoir beaucoup devant soi, avoir de l’avenir ? – L’a-t-il seulement voulu ? Il possédait une vertu, rare parmi les artistes, la reconnaissance, sans arrière-pensée : cette vertu aussi regarde en arrière. »

En d’autres termes, pour Nietzsche, la musique de Mendelssohn est l’opposé de celle de Haydn ; elle a un pass ; elle ne vit que par le passé. Mendelssohn est un lettré, il remploie. Le point de vue est intéressant et neuf.

« Chopin. – Presque toutes les situations et toutes les conditions vitales ont un moment psychologique. Ce moment, les bons artistes savent le découvrir. On le retrouve même dans la vie au bord de la mer, qui se déroule ennuyeuse, malpropre, dans le voisinage de la populace la plus