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ments, la fermeté de son énergie, l’élévation de son courage lui donnent une physionomie bien à part et c’est ce qui sauvera son art de toute décadence.

Nietzsche a raison d’ajouter que toute la musique qui vient après est de second plan.

« Elle fait partie, dit-il, du romantisme, c’est-à-dire d’un mouvement historiquement plus court, plus fuyant, plus superficiel que ce grand entr’acte, ce passage de l’Europe de Rousseau à Napoléon et à l’avènement de la démocratie. Weber ! Mais que sont pour nous le Freyschutz et Obéron ! ou bien Hans Heiling et le Vampire de Marschner, ou même Tannhœuser de Wagner ? C’est de la musique éteinte, si même elle n’est pas oubliée. Toute cette musique du romantisme n’était d’ailleurs pas assez noble, pas assez de la musique pour garder encore raison ailleurs qu’au théâtre et devant la foule ; elle était du premier abord de la musique de second ordre qui, parmi les musiciens véritables, entrait très peu en ligne de compte. Il faut tirer de pair Félix Mendelssohn, ce maître alcyonien qui, à cause de son âme