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du reste, de toute la partition des Maîtres Chanteurs, un tableau d’un coloris si intense et si vrai ; on y retrouve traduites musicalement l’opulence lourde, la richesse massive, l’élégance un peu empruntée de la Renaissance allemande et, plus particulièrement, de l’école de Nuremberg ; ce qui reste, dans cette ville, des monuments de cette époque, cadre merveilleusement avec la musique des Maîtres Chanteurs. On pourrait dire de cette partition qu’elle est un « Nuremberg sonore ». Et c’est Nietzsche qui nous le fait mieux sentir !

Il lui arrive une mésaventure à peu près pareille avec Beethoven, à l’égard duquel son point de vue est tout subjectif et, par cela même, incomplet ou partial. Il lui consacre, dans Par delà le Bien et le Mal, une page qui contient plus d’une observation vraiment pénétrante.

Il commence par y regretter notre indifférence de plus en plus grande à l’égard de Mozart. « Le bon vieux temps est passé, écrit-il. Mozart a chanté ses derniers lieder. Sommes-nous assez heureux que son rococo nous parle encore, qu’il reste en nous quel-