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veau, y compris, pour une large part, la joie que l’artiste se cause à lui-même et dont il ne veut se cacher, sa complicité étonnée et heureuse avec les moyens qu’il emploie, des moyens d’art neuf, nouvellement acquis et d’une saveur inconnue, comme il semble nous le révéler. En un mot, ni Beauté, ni Midi, rien de la fine clarté du ciel méridional, rien qui rappelle la grâce, point de dunes, à peine une volonté de logique ; une certaine lourdeur même, qui est encore soulignée, comme si l’artiste voulait nous dire : « Elle fait partie de mes intentions » ; un manteau pesant, quelque chose de volontairement barbare et solennel, un clinquant de dentelles et de préciosité savantes et surannées, quelque chose d’allemand, dans le meilleur et dans le plus mauvais sens du mot, quelque chose de germaniquement multiple, d’informe et d’inépuisable ; une certaine puissance et une plénitude d’âme allemande qui ne craint pas de se dérober sous les raffinements de la décadence, – qui peut-être s’y plaît mieux ; la véritable marque de l’âme allemande, en même temps jeune et démodée,