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vert, ce n’était pas une grande malice de me comprendre, le difficile est maintenant de me perdre… Le crucifié. »

L’incohérence est manifeste. Pauvre philosophe !

Le délire des persécutions, la folie des grandeurs l’avaient terrassé irrémédiablement ! Le 19 janvier 1889, il fallut le conduire dans un asile. Il n’y a retrouvé ni la santé, ni la raison.

Passons donc condamnation sur ces fâcheux écrits antiwagnériens. Ils sont d’un malade. Après tout, Nietzsche lui-même nous a invités à tenir compte, en ce qui le concerne, des circonstances pathologiques sous l’empire desquelles il composa ses ouvrages.

Il ne considérait pas la philosophie, et par conséquent la critique, comme un ensemble de vérités abstraites et impersonnelles, mais comme l’expression d’un tempérament, d’une personnalité. Il a lui-même posé le problème de l’influence de la santé ou de la maladie sur les idées d’un penseur. Il appelait le corps notre « grande raison », et il trouvait tout naturel que ce