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grand artiste, Johannès Brahms, a eu pareillement à en pâtir et dans des conditions presque identiques.

Dès avant sa rupture avec Wagner, Nietzsche s’était vivement intéressé à Brahms, dont les œuvres l’avaient frappé et semblent même avoir provoqué chez lui une admiration profonde. Partout où l’on jouait publiquement du Brahms, il s’empressait d’accourir. En 1874, il écrivait au professeur Hegar, à Zurich, pour lui annoncer qu’il viendrait au festival organisé par ce dernier, où l’on devait exécuter le Chant de triomphe de Brahms. Dans la biographie de son frère, Mme Fœrester-Nietzsche fait allusion aux efforts qu’il fit pour convertir Wagner à son admiration pour Brahms. Wagner lui-même lui a raconté à ce sujet une anecdote qu’elle rapporte dans cette biographie : « Un jour, Nietzsche, après une assez longue bouderie, était venu à Triebschen apportant avec lui une partition de Brahms ; il voulait à tout prix que Wagner en prît connaissance.

– Votre frère, lui raconta Wagner, avait installé son cahier rouge sur le piano.