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obstinément et aveuglément toutes leurs observations et les déductions qu’ils en tiraient à l’art gréco-latin et à son succédané, l’art de la Renaissance italienne. Il n’y avait point d’art pour eux en dehors des modèles laissés par les admirables artistes de la Grèce et par leurs disciples de la grande période italienne. La symétrie, l’ordre, la régularité des proportions, une certaine clarté froide trop volontiers confondue avec la simplicité, leur paraissaient des conditions nécessaires, absolues de l’œuvre d’art, et ils n’admettaient comme artistique que ce qui ne s’écartait pas du nombre restreint de formules conformes à ces principes. C’est ainsi qu’ils n’avaient aucune compréhension de la sublimité du style ogival en architecture ; qu’ils n’ont eu aucun sens du charme délicat et subtil de la poésie du moyen âge ; qu’au point de vue musical, ils enfermaient la libre inspiration dans une série peu nombreuse de combinaisons contrapontiques et harmoniques sévèrement délimitées ; qu’en peinture, ils subordonnaient à une ordonnance certes harmonieuse, mais froide et calculée, l’in-