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Parsifal. « La pitié, disait-il, est en opposition avec les affections toniques qui élèvent l’énergie du sens vital ; elle agit d’une façon dépressive » ; et c’est à l’accumulation de pitié qu’il attribuait notre décadence littéraire et artistique, sociale et morale, de Saint-Pétersbourg à Paris, de Wagner à Tolstoï.

C’est ce paradoxe philosophique qui le conduit aux déplorables plaisanteries dont il accable l’œuvre du maître de Bayreuth dans le Cas Wagner. Lisez ceci :

« Wagner n’a pensé à rien plus profondément qu’à la rédemption : son opéra est l’opéra de la rédemption. Ceux qui doivent être sauvés chez lui sont tantôt un petit jeune homme, tantôt une petite demoiselle : voilà son problème. » Il nous montre alors dans Tannhœuser l’innocence, Elisabeth, sauvant un pécheur intéressant ; dans le Vaisseau-Fantôme, le Juif errant sauvé et devenant un « homme de foyer » quand il se marie ; ou encore, dans Parsifal, des femmes corrompues (Kundry et les Filles-Fleurs) sauvées par un chaste jeune homme ; ou bien des femmes mariées volontiers