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niser la musique, » ajoute Nietzsche en parlant de lui. Il ne se doute pas que Bizet était tout l’opposé d’un méditerranéen. Nietzsche ne se rend même un compte exact ni de la nature musicale, ni de la physionomie artistique de Bizet.

Certes, le maître de Carmen est l’une des figures les plus intéressantes de l’histoire musicale dans la seconde moitié de ce siècle, mais il est loin d’en être une figure essentielle. Il n’eût pas existé, Carmen viendrait à disparaître, qu’il n’y aurait pas de lacune dans cette histoire.

Essayez, au contraire, de supprimer Wagner. Il y aurait une solution de continuité.

Il y a mieux : Bizet ni Carmen n’existeraient sans Wagner. S’il n’avait pas connu la partition des Maîtres Chanteurs, jamais Bizet n’aurait écrit la partition de Carmen, et tout son art tient si peu du Midi, qu’il découle très directement de sources germaniques : de Mozart, de Beethoven, voire de Schumann et de Mendelssohn, comme du reste l’art de son maître Gounod. Réserve faite de la part assurément considé-