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plexes, d’ordre à la fois psychologique et pathologique ; l’évolution du philosophe vers un individualisme de plus en plus accentué et contradictoire à l’altruisme de Wagner ; les tendances religieuses de celui-ci, si hautement affirmées dans Parsifal, contrastant avec la violente hostilité de Nietzsche à l’égard du christianisme ; le froissement d’amour-propre ressenti par cet esprit, orgueilleux au delà de toute mesure, le jour où il dut se convaincre que Wagner ne parvenait pas à le prendre au sérieux comme musicien ; enfin les premiers ravages de la maladie nerveuse qui devait finalement conduire le malheureux philosophe à l’inconscience irrémédiable, tout cela explique la séparation qui s’accomplit au lendemain des fêtes de 1876 à Bayreuth.

Ces malheureuses circonstances excusent aussi la violence haineuse des deux brochures que, dix ans plus tard, Nietzsche publiait sous ces titres : Le cas Wagner[1] et Nietzsche contre Wagner. Elles sont,

  1. Une traduction française de cet opuscule a paru dans la Société nouvelle, livraison de janvier-février 1892.