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ou le même sujet, au lieu de nous apparaître sous la forme d’images et d’événements, nous serait montré en une série de notions. On aurait ainsi une double traduction, l’une pour le peuple, l’autre pour l’opposé du peuple, pour le penseur à théories. Aussi n’est-ce pas à celui-ci que s’adresse Wagner, car l’homme à théories est tout juste aussi capable de comprendre l’élément poétique, le mythe, qu’un sourd de comprendre la musique. »

Ne dirait-on pas un persiflage anticipé des malheureuses pages consacrées à Wagner par Tolstoï ?

Sans m’attarder aux considérations très élevées que Nietzsche consacre à la portée philosophique de l’œuvre de Wagner[1] et à ce qu’il appelle « la pensée de Bayreuth », der Bayreuther Gedanke, un mot qui lui a été emprunté et qui est resté, – je me bor-

  1. Qu’il me soit permis de renvoyer mes lecteurs au remarquable livre de M. Lichtenberg : Richard Wagner poète et penseur, à la conclusion duquel se place une magistrale étude d’ensemble où l’écrit de Nietzsche est mis abondamment à contribution.