Page:Kufferath - Musiciens et philosophes, Tolstoï - Schopenhauer - Nietzsche - Wagner.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 144 –

façon très intéressante, a pour fondement les théories de Schopenhauer sur la Musique. Disciple du philosophe de Francfort, dont il devait se séparer plus tard complètement, en le combattant même avec une singulière vivacité, Nietzsche est encore ici tout imbu des doctrines exposées par l’auteur du Monde comme Volonté et Représentation.

Comme lui, il admet que la Musique est l’expression de l’essence même des choses, ou, comme le dit Schopenhauer, une objectivation de la Volonté, c’est-à-dire de l’essence vitale.

La Musique et la Nature, c’est-à-dire le monde représenté, sont des expressions différentes de la même chose. Considérée comme expression du Monde, la Musique est un langage universel au suprême degré, qui, par rapport à l’universalité des concepts, se trouve à peu près dans la même relation que ceux-ci au regard des objets concrets. Elle n’est pas une pure abstraction ; elle est si peu abstraite, au contraire, qu’elle ressemble aux figures géométriques et aux mathématiques, qui nous fournissent