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mixte et orchestre, sans parler d’autres compositions instrumentales, dont une ouverture pour orchestre qu’il s’avisa un jour de jouer à quatre mains, devant Wagner, avec Hans Richter[1] ; enfin, ses relations suivies avec Richard Wagner avaient dû lui apporter des clartés sur bien des questions de haute esthétique musicale.

Cependant, il n’a jamais cherché à grouper ses idées sur la musique en un corps de doctrine. Il les a disséminées en ses divers écrits, sans lien entre elles, au hasard de l’inspiration.

Un seul de ses écrits a le caractère d’une étude suivie d’esthétique, c’est la brochure qu’il publia en 1872, sous ce titre : Die

  1. Voir à ce sujet le curieux récit publié en 1893 par le Guide Musical. Wagner se prêta non sans appréhension à l’audition de cette œuvre de son jeune ami et il l’écouta jusqu’au bout, mais alors, sans mot dire, quitta le salon, visiblement contrarié. Quelques secondes après il rentrait, riant follement d’un mot comique que venait de lui dire le domestique dans le vestibule : « Ça ne me paraît pas bon, hein, maître ! » Depuis lors, plus jamais Nietzsche ne parla à Wagner de ses compositions. Il essaya, en revanche, de le convertir à la musique de Johannès Brahms, ainsi que l’a raconté Mme Fœrster-Nietzsche. Singulière entreprise !