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ne pousse jamais à fond, se contentant de développer superficiellement quelques observations plus ou moins justes. C’est ainsi qu’il conclut que « tout homme dont le goût n’a pas été perverti ou atrophié » doit nécessairement éprouver l’impression artistique, la contagion. Encore une fois, c’est là une exagération de polémiste. Parce que Tolstoï n’a subi la contagion ni de la Neuvième Symphonie de Beethoven, ni de l’œuvre de Wagner, nous n’irons pas jusqu’à conclure qu’il a le goût atrophié ou perverti. Nous préférons admettre – ce qui est plus honorable, quoique très fâcheux, – qu’il n’a pas le sens de la musique ; et il nous restera à regretter qu’il n’ait pas compris qu’il aurait mieux fait de se taire que de parler d’œuvres d’art qu’il ne connaissait qu’approximativement et d’artistes tels que Beethoven et Wagner, sur les idées, sur les tendances, sur les aspirations, sur la vie desquels il n’était certainement renseigné que par à peu près.

Son idée de la « contagion artistique » doit s’entendre, au fond, comme une qualité intrinsèque, comme une puissance