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elles sont singulièrement incohérentes ou contradictoires. C’est ainsi qu’il reprend pour son compte personnel, croyant les avoir inventées, certaines thèses que l’on peut trouver tout au long exposées dans les écrits de Wagner, ou, en remontant plus haut, dans ceux de Schopenhauer et de Schiller, sans parler de bien d’autres penseurs du commencement de ce siècle. Le malheur est qu’il les interprète à sa façon et les détourne de leur sens véritable. Son étude manque de toute solidité. Elle me semble même dangereuse, car le maître russe revêt ses paradoxes de toute la magie d’un style entraînant, souple et nerveux ; il expose une théorie fausse avec une éloquence qui fatalement persuadera plus d’un esprit faible.

Je me propose, dans le présent écrit, de rencontrer quelques-uns de ses sophismes qu’il me parait particulièrement important de relever. J’examinerai ensuite les idées esthétiques, jusqu’ici peu connues, qui sont disséminées dans les écrits du philosophe Frédéric Nietzsche. Elles ne sont pas moins paradoxales que celles de Tolstoï,