Page:Kufferath - Musiciens et philosophes, Tolstoï - Schopenhauer - Nietzsche - Wagner.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
– 118 –

croire que Wagner a pris ce procédé d’énigmes pour permettre au « gnôme » d’apprendre au public ce que sont les nains, les dieux, les géants, etc. Je dis : affecte, car, vraiment, je ne puis croire que l’auteur russe ignore à ce point les Eddas !

Mais continuons :

« Le pèlerin s’en va, Siegfried revient et converse avec Mime pendant treize pages encore. Pas une seule mélodie (!!), mais un enchevêtrement de leitmotive. Mime veut apprendre la peur à Siegfried, qui ne sait ce que c’est. L’entretien achevé, Siegfried saisit les morceaux qui doivent représenter les débris du glaive, les met au feu, les fait rougir, puis les forge et change : « Heaho, heaho, hoho ! » – et c’est la fin du premier acte. »

Ainsi, des merveilleux « chants de la forge », de cette pièce de forme tout à fait traditionnelle à laquelle les plus prévenus des adversaires du maître rendirent hommage dès le premier jour, – car c’est une page à détacher que Wagner lui-même fit chanter fréquemment sous sa direction dans les concerts qu’il donna à Vienne,