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poètes et les esthéticiens du siècle dernier et du commencement de celui-ci, n’est pas autre chose que le drame issu directement de ces pénétrantes visions musicales, c’est le Tondrama de R. Wagner. Celui-ci n’est pas, comme l’ancien opéra, une pièce grave ou gaie sur laquelle est adaptée de la musique, dont l’action s’interrompt de temps à autre pour laisser aux effusions du musicien l’occasion de se produire ; ce n’est plus la chose composite où des fragments de composition littéraire se juxtaposent à des fragments de composition musicale, c’est tout justement le contraire. C’est une œuvre parfaitement cohérente, qui puise son unité dans la continuité de l’inspiration musicale, c’est le drame qui n’est plus de la parole et de l’action mise en musique, c’est de la musique qui se résout et s’extériorise en paroles et en actions. Il n’y a pas superposition d’éléments distincts, il y a procréation de l’un par l’autre.

N’étant pas au courant des idées de Wagner, ne les connaissant qu’à travers les travestissements perfides qu’en ont donnés les adversaires de son art en Russie,