Page:Kufferath - Musiciens et philosophes, Tolstoï - Schopenhauer - Nietzsche - Wagner.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.
– 107 –

ou générale, quelques accords, une mélodie, un chant quelconque, une simple fanfare, même le monotone battement rythmique d’un instrument à percussion suffisent en ces moments pour exalter nos sentiments. Il semble qu’aux sons de la musique, notre énergie vitale ou sensitive s’accentue, que nos actes deviennent plus précis et plus décidés, que le cœur batte plus fort, que la poitrine se gonfle, que la respiration se fasse plus profonde, que la vie se manifeste en nous plus intense, que notre tristesse soit plus poignante, notre joie plus exubérante. La musique ajoute véritablement de la vie à notre vie.

C’est de ce pouvoir de la musique que toute œuvre d’art à laquelle elle participe tire son accroissement d’effet. Ce pouvoir est tel que la musique peut évoquer, sans le concours d’aucune représentation figurative, la vision d’actes et de choses qui se formulent dans notre esprit avec une suffisante précision pour être susceptibles d’une réalisation matérielle.

Eh ben ! l’œuvre d’art entrevue par les