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L’ART DE DIRIGER L’ORCHESTRE


IL s’est produit, l’hiver dernier, dans une grande ville très fière à juste titre de ses institutions musicales, un fait artistique intéressant, qui a donné à réfléchir à la critique et aux artistes.

On y a vu un chef d’orchestre étranger, substitué pendant quelques heures seulement aux chefs ordinaires de l’orchestre symphonique de cette ville, transformer la façon de jouer, le phrasé, l’expression, les nuances de cet ensemble instrumental si complètement que des œuvres classiques ou modernes souvent entendues, exécutées à différentes reprises dans des conditions excellentes et, par conséquent, bien connues, ont paru cependant presque nouvelles à un public nullement novice, très surpris, on le conçoit, de découvrir dans cette exécution pour ainsi dire improvisée des choses qu’il n’avait pas