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l’orchestre

pitale qu’il a non seulement pour l’interprétation esthétique, mais encore pour l’exécution matérielle de l’œuvre.

Après ce trio, nous arrivons à un merveilleux passage, qui n’est en quelque sorte qu’une longue préparation à l’allegro final, et dans lequel il semble que toutes les mélodies précédemment entendues se désagrègent, se dissolvent. Deux fois encore reparaissent les deux thèmes de l’allegro, mais comme brisés, haletants, atténués dans leur sonorité et leur intensité expressive par l’emploi du pizzicato. Il semble qu’une lassitude énorme se soit emparée de toutes les voix de l’orchestre ; et mystérieusement, dans la nuance pianississimo, – ppp. – commence une incomparable progression pendant laquelle les timballes marquent seules le rythme jusqu’au moment où les violons reprennent sourdement le thème initial, montant par degrés chromatiques du mi bémol au fa majeur sur la pédale de sol tenue par les basses.

Jusqu’au moment où se produit cette progression, M. Richter maintenait strictement un pianissimo absolu et l’on ne peut assez appeler l’attention sur l’insistance que met Beethoven à le demander. Trois ou quatre fois il marque un sempre pp., qui est extraordinairement significatif. Le chef d’orchestre ne saurait donc assez recommander à ses artistes cette nuance si importante. M. Richter y avait porté toute son attention. Il voulait l’impression complète d’une stagnation, d’une concentration devant aboutir à un effort, d’une colère sourde qui se ramasse et se fait violence pour éclater tout à coup plus puissante et plus irrésistible.

Aussi quelle explosion, quel rayonnement de joie, quelle sensation radieuse de délivrance quand tout l’or-