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JOIES ERRANTES


LA VIE

À Eugène Ledrain.

Elle nous parvient ingénue et rajeunie
Des lointains confins de races abolies.
Les pleurs que versent nos yeux enfantins,
Étonnés par l’éclat des nouveaux matins,
Sont faits des douleurs anciennes ;
Et nos premiers chagrins sont de vieilles antiennes.

Mais, sous les feuillées de Printemps,
Nos rondes tournent, tournent gaîment,
Avec nos âmes de Printemps.

Puis, au ciel dore de l’Été
Fuit le vol vagabond des nuées
Lourdes des orages de nos cœurs éveillés ;