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SUITE D’ORCHESTRE

À François Coppée.

Chantez et pleurez,
Les Orgues, les Belles !
Pour les âmes souffrantes, pour les âmes tremblantes,
Pour les âmes brûlantes d’angoisse divine,
Pour les âmes blessées de peine muette,
Pour les âmes saignant sous les pudiques mains
De la Mélancolie, sœur chère qui les recèle,
Chantez et pleurez,
Les Orgues, les Belles !

C’est, d’abord, l’Hosanna des calmes voix unies,
Soprano juvénile et fervent contralto ;
La Prière de douceur ingénue
Qui plane, comme une mouette aux larges plumes blanches,
Au-dessus des tourmentes marines — dans la nue.