Page:Krysinska - Joies errantes, 1894.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À Luce Colas.

De la grâce ingénue, aussi émouvante
Que la grâce des paysages normands
Où, parmi les doux feuillages bruissants
L’eau coquette, miroite, court et chante.

Le cher souci d’Art a mis dans ses yeux gris,
Rieurs de malice, un rien de graves songers,
Mais sa bouche demeure le fruit frais des vergers
Aimés de Watteau et — tout parfumé d’esprit.

Le siècle des fossettes et des bergeries,
Des amours, des rubans et des cœurs aux abois,
Semble l’avoir ornée pour le plaisir des yeux ;

Et c’est aussi le charme exquis des causeries
Tendres et raisonneuses des Dames d’autrefois
Qui ressuscite en elle par le vouloir des Dieux.