Page:Krysinska - Joies errantes, 1894.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Pourpre sanglante des combats !
Et sinistre carmin des flammes !
Vous clamez — au son des trompes rugissantes — la gloire
De chaque Héros qui tomba
Baisé au front par la Victoire.

Seules resteront à jamais ignorées
Les tragiques mêlées
Où, vaincues, succombent les âmes.

Or rouge des vignes mûries
Où s’entraîne la ronde folle
Des amoureux aux mains unies.

Orangés calmes des couchants d’automne,
Orangés tristes des feuilles tombées,
Qui tournent dans le vent mauvais
Avec les serments oubliés !

Or délicat des chevelures blondes,
Pâleur lascive des créoles
Qui s’éclaire de l’or joyeux des joyaux ;

Rubans jaunes mêlés aux tresses brunes,
Jupes vives des gitanas —
Qui dansent indolentes sous la jaune lune.