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IDYLLE
À Rachilde.
Sur la route bordée de vertes haies
Ou le chèvrefeuille chevrote, bercé
Par le tiède vent d’été,
Comme de vieux airs atténués ;
Ils vont épris ; lui et elle —
L’éternel lui et l’elle éternelle —
qui pensent être premiers
À tant s’aimer.
C’est tout le ciel pour lui — ses yeux.
C’est pour elle un cher paradis
Que le bras fort de l’amoureux,
Ou la main de l’aimée se blottit —
Comme un frêle oiseau dans un nid.