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FLEURS DES PRÉS

À Charles Frémine.

Je veux dire vos grâces enjouées et naïves,
Campagnardes fleurettes :
Soit que le matin endiamante vos collerettes,
Ou que le soir vous pare de lueurs fugitives.

Les riches sequins des boutons d’or
Font de l’herbe verte un écrin joyeux ;
Et les liserons sauvages sont de doux yeux,
Où une petite âme sentimentale dort.

Les marguerites, au cœur léger,
Ont trempé — semble-t-il — leurs pétales
Aux rayons de la voix lactée
Et dans le clair-de-lune pâle.