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JEANNE D’ARC

À Paul Hugonnet.
sonnet en prose

Le bûcher est dressé, le triomphal bûcher,
Où Jeanne montera, ainsi que l’on s’exhausse
Sur un trône d’immortalité.
Court-voyants soudards qui appelez
Supplice — l’apothéose de sa gloire !
Plus cléments, vous eussiez volé
Sa belle part
Au patrimoine de l’Histoire.

La voici, tel un joyeux Archange planant haut
Au milieu des flammes vermeilles,
Qui chantent sa beauté de vierge sans pareille.

Et sa cendre sera
La semence précieuse qui fera
Lever une moisson de héros.