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OUMÉ

À Mademoiselle Thérèse Duroziez.

Oumé — Fleur-de-Prunier — la petite princesse
Japonaise — aux longs yeux,
Au teint de lotus doré,
Laisse errer
Ses doigts de fin ivoire
Sur les cordes tendues de la biva ;
Et de ses lèvres exquisement pâles
Monte une chanson :

« Le guerrier farouche,
Le farouche Samouraï,
Pour moi seule s’attendrit ;
Le baiser de sa bouche
Est gai comme un éveil de nids. »

La chanson vole par delà les lattes délicates
De bambous, avec soin ouvragés ;