Page:Krysinska - Joies errantes, 1894.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coquetterie

Un désir — déjà presque un regret
Un émoi paresseux qui ne sait
Ce qu’il redoute ni ce qui lui plairait.

Une mélancolie de refuser — savoureuse
Comme un fruit qui serait amer — aimablement ;
Puis une allégresse pâle comme un feu de veilleuse ;

Et l’on devine bien, tout au fond de soi,
Que rien ne demeurera
De cette petite flamme éloquente qui ment,
De ce désir, de cet émoi ;

Si non une fatigue heureuse et une joie d’artiste
D’avoir su jongler avec du subtil
— Une joie pourtant décevante et triste,
Car, d’aimer tout simplement — c’eût été plus gentil.