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Charmion, après s’être approché de la draperie qu’une main écarte.

Un messager est là, qui apporte des nouvelles du champ de bataille.

Cléopâtre

Qu’il attende.

Charmion, aux pieds de Cléopâtre.

Ô Reine ! de grâce, entends cet envoyé !
Il ne saurait apporter de funestes nouvelles ;
La Fortune n’est-elle point ton esclave
Incapable de rébellion ?
Au fond de ton projet, sublime et sinistre,

La crainte, indigne de toi, n’a-t-elle point trouvé de place ? dis-le moi !

S’il en était ainsi, ô ma belle Reine !
Chassez loin de vous ces chiens hurleurs — les doutes ;
Défendez-leur l’approche de votre âme
Qui est un temple d’or pur et d’ivoire,
Que la joie seule doit habiter !

Cléopâtre

Non, Charmion, calme ton cœur troublé.
Cléopâtre ne déserte point en lâche
Un trône menacé.
Les nouvelles apportées par ce messager