Le temps du repas, taciturne ou joyeux,
Efface cet élan vers les ciels
Et fait désirer à nos yeux
Des décors artificiels.
De la courte flamme qu’il allume
Naît une effervescence de projets
Où notre activité se consume.
Selon l’heure — claire ou rembrunie —
Flotte, épave, notre fantaisie.
Un peu de soleil sur le mur entrevu
Rend l’espoir à notre cœur fourbu,
Puis, le retire : — jouet cassé,
Et le cache parmi tes nuages amassés.
Mais, sur les foules affairées,
La lumière gaie
Met une tristesse de plus.
— Ô la course à l’abîme des souhaits éperdus !
Avec la Mort, en somme, pour but. —
Heureux ceux, pour qui l’heure forcenée,
Frappe, amortie, aux tentures fermées,
Sur d’intimes fêtes, d’Amour, de Rêve et d’Amitié,
Où le mal de vivre peut être oublié.
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