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AURORE D’AMOUR


Qu’elles sont séduisantes à voir
Les aubes incertaines de printemps,
Toutes roses de désir, toutes dorées d’espoir,
Sur l’azur léger s’éveillant.

Tel naît aussi le jeune amour
Au cœur adolescent ;
Est-ce encore la nuit, est-ce déjà le jour
Cette ombre douce, ce reflet tremblant ?

Faut-il craindre vos flèches, archers ;
Grand Apollon, Eros malicieux ?
L’amour est si charmant en ses troubles premiers,
Le soleil resplendit de rayons si glorieux.

Qu’importe que plus tard brûlées
Par le feu des midis d’été
Les herbes penchent et languissent.
Et par la vie ennemie, blessées
Nos chères illusions périssent.