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CHANSON BLANCHE


 Parmi la chanson éblouie
Que le gazon nouveau chante pour nos yeux,
Voici le cortège vaporeux
Des arbres fleuris.

Leurs formes virginales frémissent à l’air léger.
Celle-ci — toute en voiles de Malines — est une mariée ;
Celle-là — coquettement poudrée —
Est une marquise en robe de menuet.

Des novices vêtues d’habits blancs
Font, vers le ciel, fumer l’encens
Extatique du Printemps.

Puis, voici les chastes plis de mousseline,
Robes de communiantes au cœur tremblant
D’émotions divines.

Un arbre isolé est un flambeau brillant,